Communiqué de presse du 5 février 2019.
Lors du dernier Conseil Municipal, les différents groupes politiques ont pu s’exprimer, notamment sur les inquiétudes des commerçants de notre centre-ville qui souffrent incontestablement des affrontements réguliers entre les forces de l’ordre et certains gilets jaunes, dont les violences sont à condamner de part et d’autre.
En effet, suite à l’épisode 12 des Gilets Jaunes, force est de constater que quelques personnes profitent des manifestations populaires et pacifiques pour exprimer leur colère par la violence. Cette colère en partie attisée par les politiques des précédents gouvernements, est aussi alimentée par un Président de la République et son gouvernement dont le mépris a rythmé tout ce début du quinquennat. A cela s’ajoutent des tentatives de récupération par des extrêmes, très minoritaires, qui s’invitent d’elles-mêmes et dont les modalités d’expression ne sont pas moins violentes. Ce climat fait fuir la clientèle d’une partie du centre-ville, fragilisant encore un peu plus des situations économiques déjà précaires pour certaines.
Notre groupe exprime bien sûr son soutien aux commerçants rouennais, conformément à ses votes lors du Conseil Municipal du 28 janvier dernier.
Mais nous tenons également à insister sur la responsabilité des gouvernements et décideurs locaux successifs sur la situation actuelle de nos commerçants.
Responsabilité, d’une part, des élus locaux ayant soutenu l’implantation des Zones d’Activité Commerciales sur notre territoire métropolitain, que l’on parle des zones de Tourville-La-Rivière, de Barentin ou encore de Mont Saint-Aignan.
En effet, celles et ceux qui se lamentent aujourd’hui sur les difficultés actuelles de nos commerçants sont les mêmes qui ont décidé d’un étalement urbain, délirant et irréfléchi, autour de ZAC qui ont rendu l’utilisation de la voiture incontournable, et où pour chaque création d’emploi, ce sont 3 à 5 emplois qui disparaissent en centre-ville. Retenons que le projet de PLUI ne vient pas aggraver la situation, espérons que cela ne changera pas.
D’autre part, responsabilité du gouvernement car, à titre d’exemple, ce ne sont pas non plus les gilets jaunes qui ont mis en place le CICE. Crédit d’impôt remis à toutes les entreprises sans condition, qui finance certes une partie des PME, mais approvisionne également les dividendes de quelques autres. A titre d’exemple, le groupe Carrefour a touché 136 millions d’euros en 2016 au titre du CICE et licencié dans le même temps 2400 postes en France, tout en distribuant 523 millions d’euros sous forme de dividendes. Doit-on rappeler que le C et le E de CICE correspondent aux mots Compétitivité et Emploi ?
Ces géants de la grande distribution et les zones commerciales sur lesquelles elles règnent, fragilisent fortement et depuis très longtemps le commerce de proximité que nous avons toujours défendu au nom d’un autre modèle de consommation, plus solidaire et respectueux de notre environnement.
Nos commerçants doivent être soutenus en cette période particulièrement difficile. Mais peut-être est-ce l’occasion d’avancer sur la façon de penser notre territoire et nos politiques en faveur du commerce et de l’emploi. A ce propos, ce sont tous les commerçants qui doivent être soutenus, au centre-ville bien sûr mais aussi sur la rive gauche ou sur les Hauts de Rouen, car la proximité se doit d’être pensée de la même manière sur l’ensemble de notre territoire communal.
Pour le groupe de la Ville de Rouen,
Les co-présidents
Françoise Lesconnec Jean-Michel Bérégovoy