Motion d’urgence de notre groupe
conseil municipal du 3 avril 2017
Nous vivons un moment décisif pour notre territoire. Soit notre Métropole deviendra une grande métropole, anticipant et accompagnant les enjeux du XXIème siècle, soit nous raterons le coche, et le statut de métropole n’aura rien apporté de plus ambitieux politiquement que la CREA. En effet, nous ne pouvons pas nous permettre de passer à côté de ces principaux enjeux, notamment la lutte contre le réchauffement climatique, au risque que notre territoire, déjà en retard sur la préparation de l’ère post carbone, ne soit irrémédiablement déclassé dans les décennies à venir. Alors même que la France et l’Union Européenne se sont engagées, notamment dans le cadre de la COP21, à réduire leur dépendance au pétrole et au gaz et leurs émissions de Gaz à Effet de Serre.
Pour prendre tout son sens et répondre à ces exigences, ce Plan Local d’Urbanisme Intercommunal ne doit pas être qu’un simple empilement de 71 Plan Locaux d’Urbanisme. Cela doit être un document cohérent, mettant en marche tout le territoire vers des objectifs partagés, tant environnementaux et sociétaux que de santé-bien-être et de solidarité, et trouvant leurs déclinaisons dans le PLH révisé, le PCAET à venir, et en accord avec le PDU existant.
Atteindre ces objectifs nécessite dès maintenant des changements radicaux de nos pratiques, notamment en matière de transport et d’habitat. Les actions déjà mises en œuvre aujourd’hui, comme la rénovation énergétique ou le développement des mobilités douces, ne suffiront pas à elles seules à répondre à ces enjeux. Elles doivent être pensées dans une planification territoriale soucieuse d’une intégration très en amont des objectifs environnementaux et énergétiques. Ce PLUI ne doit pas seulement réparer les dégâts d’un urbanisme à outrance non réfléchi, tel la ZAC de la Ronce, ou le futur contournement Est qui détruirait 500h de terres agricoles et d’espaces naturels. Il doit être un véritable outil de transformation de notre Métropole et ainsi permettre de rendre notre territoire désirable, attractif et où il fait bon vivre.
Ainsi, le Conseil municipal de Rouen demande à la Métropole que le PLUI :
- Se fixe comme l’un de ses axes structurants, la réduction de gaz à effet de serre dont l’objectif chiffré devra être dans le PCAET (à titre d’exemple la Métropole de Brest s’est fixée l’objectif de réduction par 4 de ses Gaz à Effet de Serre d’ici 2050) et la lutte contre les pollutions et leurs conséquences pour la santé (Eau, terre, air) ;
- Priorise la densification des centres urbains autour des axes de transports en commun et qu’elle soit accompagnée du développement de l’offre d’équipements de services publics de proximité. Le développement des transports et des équipements de proximité doit être intégré dès la genèse de tout nouveau projet d’aménagement urbain ;
- Permette que l’effort de densification et de logements sociaux soit également partagé par la première couronne urbaine de Rouen ;
- Permette une anticipation et une prise en compte du vieillissement et de l’augmentation de la population, en étant ambitieux notamment sur l’habitat participatif et l’intergénérationnalité ;
- Dans son règlement, intègre réellement les outils que nous offrent les lois biodiversité et TEPCV pour le développement des façades et toitures végétalisées, ainsi que pour l’essor de l’énergie solaire et de l’autoconsommation des bâtiments. C’est un enjeu environnemental, mais aussi social en faisant baisser les charges. Cela doit évidemment s’accompagner d’un plan ambitieux de rénovation énergétique du bâti ;
- Permette la lutte contre la consommation de terres agricoles et d’espaces naturels en limitant notamment le développement de nouvelles zones commerciales ou l’extension de zones commerciales existantes ;
- Préserve et développe les espaces verts, notamment en ville avec le renforcement des coulées vertes et bleues qui participent à la lutte contre le réchauffement climatique, à la réduction des pollutions, au développement de la biodiversité, à la création de lien social et à la santé-bien-être des habitants ;
- Permette le développement des transports en commun mais également des mobilités douces (déplacements piétons et vélo) car 25% des déplacements de moins de 3 km se font en voiture sur notre territoire. Le transport est l’un des principaux secteurs d’émission de GES et de particules fines en centre urbain et est un vecteur d’inégalité sociale, le budget d’une voiture étant 20 fois supérieur à celui d’un abonnement en transports en commun. C’est donc un enjeu social, environnemental et de santé publique.
- Favorise enfin, la participation des habitants et des forces vives aux différentes évolutions du territoire.