Le projet du Gouvernement, au-delà de son iniquité et de sa violence, tant sur le fond que sur la méthode, contre l’entreprise et ses salariés pointés du doigt de façon insupportable comme étant seuls à la source des difficultés bien réelles, n’a pas su créer les conditions d’un débat souhaité et attendu : celui d’un service public apaisé qui fasse de la solidarité entre les territoires et de la lutte contre le dérèglement climatique, les 2 objectifs principaux d’une refonte de notre modèle de transport ferroviaire.
Si ce projet était adopté, ce que je n’ose croire, alors l’Etat cesserait de soutenir de nombreuses lignes, laissant l’éventuelle charge financière à des Régions en perte de dotations et renverrait de ce fait bon nombre de ruraux à la route comme seul moyen de déplacement.
C’est le rôle d’un Etat stratège en termes de développement durable et d’aménagement du territoire au service de la réduction des pollutions, et en premier lieu des émissions de gaz à effet de serre mais aussi au service de la lutte contre les inégalités qui disparait peu à peu.
De plus, la méthode est brutale et elle vise à stigmatiser, je le répète, des salariés et une entreprise qui demeure un magnifique outil hérité de nos grands-parents et pour lequel des investissements très lourds ont été consentis.
La réforme engagée vise évidemment à briser le statut des cheminots mais aussi à affaiblir encore un peu plus la SNCF en lui faisant payer des dettes d’investissement décidées par l’Etat et qui sont liées pour la majeure partie au développement du TGV.
Les cheminots l’ont bien compris. Et c’est pour cette raison qu’ils sont entrés « Tous ensemble » en lutte, et qu’ils sont soutenus par un nombre croissant de françaises et de français, y compris chez les usagers du rail.
Tout cela n’aurait bien évidemment pas été d’actualité si l’Europe n’avait pas décidé de libéraliser le train, et pourtant nombreuses sont les voix qui se sont élevées un peu partout pour que les transports demeurent un service public dont la gestion ne réponde ni à la logique du marché, ni aux impératifs de rentabilité.
On sait ce qu’il en a été en Grande-Bretagne ! La question de la mise en concurrence ne résoudra en aucun cas les maux que connait objectivement le monde des transports ferroviaires.
L’Europe ferait mieux d’encourager la coopération entre les compagnies afin de garantir les droits des usagers ainsi que le statut des salariés du rail. Aujourd’hui, face à l’aviation trop subventionnée ou encore à la route source de multiples pollutions et de dumping social, nous défendons une Europe des connexions ferroviaires avec la mise en place d’un service public européen des réseaux.
S’il y a une urgence, c’est de relancer le fret ferroviaire, secteur malheureusement sinistré depuis des décennies. C’est, par exemple, de remettre en service les gares telles que celle de Sotteville-lès-Rouen.
Le fret ferroviaire limite la production des gaz à effet de serre mais réduit aussi de façon importante l’impact sur nos organismes des microparticules et étroitement liées à la motorisation diesel et notamment à celle des transports routiers.
Dans notre pays, une nouvelle bataille du rail vient de commencer. Les éléments de modernité ne sont pas du côté de ce gouvernement – qui par sa réforme risque de voir empirer la situation sociale, économique, démocratique et écologique dans notre pays. Bien au contraire, la modernité est du côté de celles et ceux qui luttent pour renforcer un service public accessible à toutes et à tous dans l’ensemble des territoires. A toutes femmes et à tous ces hommes qui luttent aujourd’hui même, le groupe des élus écologistes et citoyens – Décidons Rouen – apporte un soutien déterminé dans l’intention mais également et très prochainement dans les actes.
A très bientôt, dans la rue, Tous ensemble !