Motion d’urgence du conseil municipal du 21 décembre 2017
Pour des politiques environnementales fortes et cohérentes
Nous vivons une période charnière dans laquelle les engagements à limiter nos émissions de Gaz à Effet de Serre, accélérateur du réchauffement climatique, doivent se concrétiser. Cette urgence s’est encore rappelée à tous avec cette vidéo d’un ours polaire agonisant et errant faute de trouver de quoi se nourrir. C’est maintenant qu’il faut agir pour avoir une chance de tenir les engagements des accords de Paris de limitation du réchauffement climatique à 1.5° – au maximum à 2° – d’ici 2050.
Les territoires sont de formidables moteurs pour porter et mettre en action ses engagements. « Les pouvoirs locaux portent l’avenir du Monde », répète Michael Bloomberg, l’ex maire de New-york, et tête de file de cette « autre Amérique » qui s’oppose au retrait de Trump des accords de Paris.
A notre échelle, nous participons à engager notre territoire dans la transition écologique. Mais nous devons avoir une démarche environnementale exemplaire et cohérente, sans faire deux pas en arrière après en avoir fait un.
L’organisation d’une COP21 locale par la Métropole, mobilisant tous les acteurs du territoire vers la transition écologique, pourrait aller dans le bon sens, ainsi que les grands objectifs – qui doivent être déclinés dans le règlement – du PLU Intercommunal. Notre territoire avance sur nombre de sujets ; développement des transports en commun, de la mobilité douce, la rénovation énergétique des bâtiments et des logements, le développement des réseaux de chaleur, la production des énergies renouvelables, l’approvisionnement local et bio de cantines de Rouen et de Bois-Guillaume, développement de la nature en ville et préservation de la biodiversité etc. A ce titre, par exemple, grâce aux travaux de rénovation énergétique, les consommations d’énergies de la Ville de Rouen sont passées de plus de 6,4M d’€ en 2013 à 4,7M d’€ en 2016.
Et pourtant, les acteurs publics de notre territoire soutiennent le projet de Contournement Est que l’Etat vient de déclarer d’utilité publique en s’engageant à financer 50% de l’infrastructure et à verser une redevance au concessionnaire en cas de déficit. Ce projet qui attaque le climat, est l’image même de tout ce qu’il ne faut pas faire dans un contexte d’urgence climatique et d’argent public rare ! En effet, cette infrastructure va encourager l’étalement urbain et la consommation de terres agricoles en contradiction avec les objectifs du PLU intercommunal qui est en cours d’élaboration et générer 50.000 tonnes de CO2 supplémentaires par an. Il va également détruire 500 ha de terres agricoles, de forêts et d’espaces naturels, qui absorbent du C02, alors que l’un des objectifs de la COP21 métropolitaine est de diminuer durablement nos émissions de gaz à effet de serre. De la même manière, la nature en ville doit être préservée et développer afin de lutter également contre les îlots de chaleur.
Le soutien à ce contournement Est est donc incompréhensible au vue de l’enjeu des questions de mobilité dans la lutte contre le réchauffement climatique et contre les pollutions. En effet, le transport est l’une des principales sources d’émission de Gaz à Effet de Serre et la priorité doit être donnée au développement des mobilités douces et aux transports en commun.
De la même manière, l’objectif de réduire de moitié nos consommations d’énergies et d’aller vers 100% d’énergie verte d’ici 2050 va induire une sortie du nucléaire, absolument nécessaire pour notre sécurité et au vue de l’impact des déchets nucléaires sur notre environnement.
C’est pourquoi le conseil municipal de Rouen se prononce en faveur :
– De l’adoption des objectifs de transition énergétique de la COP21 métropolitaine, à savoir la production de 100% d’énergies renouvelables et la réduction de moitié de nos émissions de Gaz à Effet de Serre d’ici 2050 ;
– D’une approche environnementale systématique de l’aménagement urbain favorisant la nature en ville et la préservation de la biodiversité, permettant de lutter contre le réchauffement climatique et de favoriser l’adaptation de notre territoire à ce dernier ;
– De la priorisation des budgets en faveur des mobilités douces et des transports en commun – véritables outils pour lutter contre les pollutions atmosphériques et pour réduire nos émissions de CO2 ;
– Du renforcement des actions d’économie d’énergie et du développement de la production d’énergie renouvelable sur notre territoire.