Municipales 2014 : Les écologistes jouent souvent leur propre partie en Haute-Normandie

Article de Liberté Dimanche / Paris Normandie du 2 février 2014

 

ROUEN (Seine-Maritime). Chaque semaine, dans nos éditions du dimanche, dans la perspective des élections municipales des 23 et 30 mars, l’analyse du poids et des ambitions des partis en Haute-Normandie. Aujourd’hui, les écologistes.

 

(…)

 

Leurs propositions

Les grands axes de programme des écologistes pour ces municipales.

L’OUVERTURE CITOYENNE. C’est une vieille antienne écologique mais les candidats aux municipales la reprennent avec un bel entrain.Sur la liste rouennaise, 56 % des candidats n’ont pas leur carte chez EELV, dont une bonne partie en position éligible.

DÉMOCRATIE LOCALE. C’est l’une des surprises du programme « Ensemble Décidons Rouen » porté par Jean-Michel Bérégovoy : la création de quatre « maires de secteurs » et d’autant de « conseils citoyens » dotés de budgets.Un « Conseil de la démocratie participative » est également promis.

URBANISME. Là aussi, la concertation se veut programme avec l’organisation d’« ateliers urbains de proximité » pour chacun des grands projets de la ville.

LES TRANSPORTS. Qu’ils soient au Havre, à Evreux ou à Rouen, les écologistes sont les premiers défenseurs des pistes cyclables et des transports en commun. Ils soutiennent également la création de parking relais aux entrées des agglomérations. À Rouen, ils proposent de doubler la durée du ticket de bus et tramway.

LES ENERGIES. À Mont-Saint-Aignan, la rénovation thermique des bâtiments municipaux et l’isolation des logements figurent parmi les priorités des candidats.Pascal Magoarou souhaite la création d’une Agence locale de l’énergie. À l’échelle de l’agglomération rouennaise, les Verts défendent également l’idée d’un Service public de l’énergie qui prendrait en charge la rénovation thermique des logements.

L’ÉCONOMIE. Un maître mot, la proximité, avec le souhait de favoriser une « économie à visage humaine ».. A Rouen, création d’une monnaie locale pour inciter à acheter dans les commerces de la ville, création d’une pépinière d’entreprises dédiée à l’économie sociale et solidaire.

L’ENVIRONNEMENT. Une « agriculture raisonnée et de proximité » en équilibre avec des « trames vertes et bleues ». À Rouen, les Verts veulent faire de l’Île Lacroix un projet emblématique, un « quartier zéro émission grâce à un éco quartier ».

 

Sur le terrain de campagne

Pas un hasard. C’est paradoxalement vers un candidat non carté que les Verts dirigent pour ilustrer leur campagne militante. A Rouen, Frédéric Marchand, éducateur spécialisé de 37 ans, devrait figurer en troisième place sur la liste « citoyenne et écolo » de Jean-Michel Bérégovoy. Ce vendredi après-midi, face à la MJC de quartier présidée par un future colistière, l’habitant du quartier Grieu, à l’est de Rouen, débute son premier porte-à-porte. Sur les cinq à s’être donné rendez-vous, trois seulement sont membres du parti, dont un de fraîche date.« Je me suis retrouvé en disponibilité et je me suis rendu compte que c’était le moment de faire quelque chose pour les autres » souffle Dominique, informaticien au chômage.  Dans ce quartier enclavé –  où les écologistes réalisent de bons scores – les militants verts sont connus et respectés.Le «citoyen» Frédéric Marchand marche avec distance mais fierté dans leurs pas.« Ce qui m’a décidé c’est que le programme a vraiment été construit ensemble. A partir des réunions publiques et des échanges», insiste l’ancien président d’une association de parents d’élèves qui a découvert Jean-Michel Bérégovoy, sur les bords des terrains de football, accompagnant leurs enfants. Cette démarche d’ouverture se transforme en arme de séduction massive en campagne.« Nous, nous n’arrivons pas avec des idées toutes faites.Avant de calquer des solutions, il faut déjà bien identifier les besoins et les problèmes » martèle-t-il à la porte de l’extension en bois d’une maison en briques. Devant lui, la jeune travailleuse sociale écoute, questionne sur le programme qu’on lui tend (« comment aider les commerçants du centre-ville ?») et sourit plutôt à la promesse.« L’idée de co-construction cela me donne envier de retourner voter ».

 

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