Mobilisation à l’école maternelle Nibelle contre la fermeture de classe

«Bon, qui aurait un cadenas ? » Il est 8 h 30, dans l’entrée de l’école maternelle Maurice-Nibelle, dans le quartier du Conservatoire de Rouen. Les parents s’organisent. Ils ont décidé de se mobiliser depuis plusieurs semaines contre la fermeture annoncée d’une des quatre classes de l’établissement. Après un mercredi « école morte », l’action se durcit – sans aucune violence toutefois -, comme dans beaucoup d’écoles concernées par la question des fermetures à la rentrée scolaire 2015 (lire encadré). « Ce matin, nous avons décidé de séquestrer les enseignantes dans une salle de réunion, explique un parent. Nous allons nous occuper des enfants, dans les classes ou dans la cour. » L’inspection d’académie est alertée par un autre parent qui revient, outré : « A priori, ils n’enverront personne. C’est un dialogue de sourds… »

Bataille de chiffres

Annoncée en avril, la fermeture cristallise la colère des parents. « Depuis quatre ans, les effectifs de cette école sont stables, entre 90 et 100 élèves. Nibelle accueille des petits dès 2 ans et demi, et 7 à 8 enfants handicapés, dont un avec une auxiliaire de vie scolaire. Un enfant handicapé moteur est annoncé pour la rentrée. Or, selon nos chiffres – qui ne sont pas définitifs car, avec la gendarmerie toute proche, les arrivées se font en continu toute l’année – les enfants seront à 30 élèves ou plus dans les classes l’an prochain. » Pour les parents, « cette école doit rester dans sa configuration actuelle. Il y a une véritable mixité sociale, un véritable projet, cette école a une âme ». Jean-Michel Bérégovoy (EELV) et Christine de Cintré, conseillère départementale du canton n° 2 sont venus au cours de la matinée apporter leur soutien aux enseignants et aux parents d’élèves.