Article de Paris-Normandie du 16 avril
Débat. Assises de la démocratie locale, ce soir, au Hangar 10. L’occasion d’évoquer la parole donnée aux habitants pour gérer la cité.
Grande gueule et adjoint, estampillé EELV (groupe Décidons Rouen) en charge de la démocratie participative et locale, Jean-Michel Bérégovoy, avant les assises qui se tiennent ce soir sur le sujet, lance quelques pistes pour amplifier l’écho donné à la parole des habitants.
Ce soir, les Rouennais sont invités à la soirée de restitution des assises de la démocratie participative et locale. De quoi sera-t-il question ?
Jean-Michel Bérégovoy : « Nous rendons compte des groupes de travail organisés durant l’hiver portant sur les outils de la démocratie, avec les associations, les conseils de quartiers et ce que j’appelle les forces vives. Je ne veux pas trop en parler avant le débat prévu ce jeudi soir, mais il ressort quand même la nécessité de faire évoluer les conseils de quartier, à la fois sur les sujets qu’ils peuvent aborder mais aussi sur leur constitution. Peut-être faudrait-il les ouvrir à d’autres habitants, par tirage au sort, pour instaurer ainsi une diversité des âges mais aussi des origines sociales. C’est en tout cas une question à débattre. »
Ces conseils de quartier auraient-ils montré leurs limites ?
« Ce n’est pas la question. Les conseils travaillent et, pour preuve, leur budget est le seul en augmentation, passant de 180 000 € à 230 000 €. Il s’agit juste de réfléchir à élargir les sujets sur lesquels ils interviennent. Sur le précédent mandat, ils ont co-décidé des projets évalués à 8 millions d’euros, comme la rénovation de la place des Emmurées, l’agrandissement de la MJC Grieu, en y intégrant les ateliers urbains de proximité. »
Ce sont souvent les mêmes personnes qui participent à ces réflexions. Quelles propositions feriez-vous pour élargir la consultation ?
« Le travail réalisé pour la rénovation de la dalle de la Grand-Mare va dans ce sens : nous avons consulté le relais senior, le centre social qui a amené des jeunes, les commerçants, l’association de l’église Saint Claire et l’école des Beaux-Arts. Du coup, on a pu avoir des propositions très intéressantes qui concernent tout le monde. »
L’ÉTAPE DU RÉFÉRENDUM
Dans ce genre de concertation, les habitants ont souvent l’impression que le projet est bouclé avant même que les élus sollicitent leur avis…
« On a vu l’exemple sur le projet Monet-Cathédrale où les habitants ont donné leur avis pour rien. L’idée est bien de rédiger le cahier des charges d’un projet avec les habitants. Ils proposent et, ensuite, la collectivité réalise les analyses techniques pour voir ce qu’il est possible de faire. C’est tout le contraire de ce qu’on a vu lundi soir pour la première réunion de concertation de la future ligne de transport T4 : ce n’est pas de la concertation, c’est de l’information, vu que tout semble déjà bouclé. Il ne faut pas mentir aux gens. Par exemple, pour la concertation de la place des Emmurées, nous avons dès le départ annoncé qu’il n’était pas possible de conserver le parking. À partir de ce postulat non négociable, tout le monde a pu commencer à réfléchir. »
Sur quels projets les Rouennais seront-ils consultés ?
« Nous avons un premier atelier urbain de proximité sur la zone de Repainville, avec déjà 2 millions d’euros inscrits au budget et, à venir, celui de la place de la Rougemare, de la rue Saint-Julien et de la rue Saint-Sever. »
La ville de Rouen a fait figure de pionnière en matière de consultation citoyenne. La prochaine étape ne serait-elle pas l’instauration de référendums ?
« Je suis pour. Pour que l’observatoire de la démocratie valide le référendum, les pétitions et la saisine du conseil municipal. »