Le Point – 4 novembre 2014
Le Point – Budget, métropole, les défis d’Yvon Robert.
« Nous allons devoir supprimer des emplois dans les services municipaux. » La nouvelle est retentissante. Et le tumulte qu’elle pourrait susciter contraste avec la consternation placide d’Yvon Robert. « Pour faire face à la situation actuelle, je n’ai pas d’autre choix que le non-remplacement de certains départs à la retraite », poursuit le maire (PS) de Rouen. Il est encore trop tôt pour savoir combien de postes seront concernés : l’édile ne dévoilera ses orientations budgétaires pour l’exercice 2015 que vers le 15 novembre. Mais une chose est sûre : Rouen aborde une période de vaches maigres. La faute à une conjoncture économique en berne, bien entendu. Mais aussi au programme de stabilité annoncé au printemps 2014 par le gouvernement, qui prévoit une réduction des aides aux collectivités locales de 11 milliards d’euros au cours des trois ans à venir.
Pour Rouen, le manque à gagner est important. Et la pilule, amère. « Les informations dont je dispose font état d’une baisse des dotations de l’Etat de 1,3 million d’euros pour 2014 et de 3,5 millions d’euros pour 2015 », indique Yvon Robert. Des chiffres qui l’obligent à s’engager dans une logique de réduction du budget de fonctionnement. Pour cela, les services sont invités à faire des économies, « 10 000 euros par 10 000 euros », assure l’édile. Et le premier poste concerné est donc celui des charges de personnel, qui représente 58 % des dépenses de la cité. […]
Côté investissements, la conjoncture n’invite guère davantage à l’optimisme. « Nous sommes sur des « coups partis » : nous devons honorer ce que nous avons engagé dans le mandat précédent », explique Jean-Michel Bérégovoy, adjoint (EE-LV) au maire de Rouen, chargé de la coordination des outils de la démocratie participative. Mais l’objectif reste de lisser les opérations dans le temps. La livraison de l’ensemble d’équipements de la rue des Murs-Saint-Yon – une école, un complexe sportif et un centre de loisirs – a ainsi été décalée à 2015 et la reconstruction d’une crèche sur les Hauts de Rouen à l’année suivante. « Tout ne va pas s’arrêter pour autant : en 2015, nos investissements seront équivalents à 2014, autour de 40 millions d’euros,rassure Yvon Robert. Mais nous devrons faire moins en 2016 et 2017. » Bref, les Rouennais ne sont pas près de revoir leur maire inaugurer un grand chantier tel que la prairie Saint-Sever, sur les quais bas de la rive gauche, comme ce fut le cas récemment…
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