Article du Paris Normandie du 10 mai 2016
Débat. Alors que l’enquête publique pour le contournement Est est lancée aujourd’hui, défenseurs et opposants aiguisent leurs arguments. Selon vous, la liaison A13-A28 est-elle vitale ou désastreuse ?
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Les arguments contre : le coût faramineux et l’impact environnemental
Dès les premières présentations du tracé de 41 km qui doit raccorder l’A28 à l’A13, seize communes se sont liguées et une dizaine d’associations se sont créées, aussi bien dans l’Eure qu’en Seine-Maritime…
Mais il y a deux types de contestataires : ceux qui s’opposent au tracé dit « préfet-rentiel » porté depuis 2012, et ceux qui sont purement et simplement contre le contournement Est, parmi lesquels les élus verts. Et vu que les défenseurs « osent » parler d’écologie, eux mettent en avant la gabegie financière. « Ils ne savent même pas si le contournement peut se faire ! À Strasbourg, ils ont dû renoncer à leur contournement Ouest car ils n’ont pas réussi à convaincre les financeurs, tout simplement parce qu’ils ne peuvent pas garantir le flux, explique Cyrille Moreau, président du groupe écologiste à la Métropole. À Rouen, un club d’entreprises parle de mettre en place un deuxième péage. C’est ce qui a été fait à l’époque pour financer le pont de Normandie… » Sauf qu’à trop vouloir faire payer l’automobiliste, il risque de faire marche arrière… « Vous pouvez mettre tous les péages que vous voulez, les camions iront toujours au moins cher. »
« UN MASSACRE »
Stéphane Barré, maire d’Oissel, partage l’analyse de Cyrille Moreau sur ce point. Lui, était pour le tracé retenu en 2005. Mais la version définitive, actant la construction d’un autopont d’1,2 km sur sa commune, le fait bondir. « Alors que d’autres communes suppriment les autoponts, là on en crée un, s’insurge l’élu. On a déjà le pont de l’A13, un pont ferroviaire, un autre qui se profile avec la LNPN… Bientôt, notre commune de 10 000 habitants aura plus de ponts que Rouen. » Pour Stéphane Barré (PCF), engagé, avec les autres communes du parcours dans l’association Acces, « ce tracé est un massacre économique du fait du coût prohibitif [un milliard d’euros, NDLR], un massacre environnemental en pleine zone Natura 2000, un massacre sur la santé publique, et un massacre industriel car trop gourmand en terres. »
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