La Gazette des bonnes nouvelles #5

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En matière de climat, les accords politiques, si tant est qu’ils soient contraignants, sont bien sûr fondamentaux pour faire évoluer les comportements à l’échelle des Etats et des entreprises. Mais au-delà des actions politiques, ce sont les engagements et initiatives citoyennes qui sont le véritable socle d’une transition sociétale aujourd’hui plus que jamais nécessaire, si l’on veut protéger notre planète et le vivant. Car la transition, c’est dans chaque instant de nos quotidiens, chaque habitude de vie qu’elle doit se mettre en marche, doucement, durablement. Cette idée est au cœur de nombreux mouvements depuis plusieurs années, comme les Colibris ou Alternatiba, collectif grâce auquel le Village Mondial des Alternatives s’est tenu à Montreuil, les 5 et 6 décembre.
Pendant la COP21, le groupe Décidons Rouen vous propose de vous faire (re)découvrir des projets qui voient le monde différemment. Qui, chacun à sa manière, font avancer les choses, et œuvrent pour une société plus juste, pour la résilience, pour le bien vivre ensemble.

 

Et s’il était possible de travailler dans un environnement bienveillant, de créer ou réinventer des richesses directement profitables aux usagers et aux circuits économiques locaux ? De booster l’emploi en améliorant les conditions de travail et la dynamique territoriale ? De rendre accessibles des services facilitant la vie des professionnels comme des particuliers ? Nombreu(ses)x sont celles et ceux qui ont fait le choix de s’investir dans des projets professionnels portant les valeurs de l’Economie Sociale et Solidaire. A Rouen, on connaissait déjà Guidoline, le Café Couture et la Scop276, par exemple. Et voici qu’un petit nouveau fait son apparition dans le monde des espaces de travail collaboratifs et coopératifs : Les Copeaux Numériques.


Présenté le jeudi 10/12 au café associatif d’Ubi, ce projet est né de la rencontre entre 5 jeunes actifs : Caroline Degrave, François Marquetty, Léo Pérreand, Guillaume Carpentier et Basile Truffault. François cherchait un lieu pour travailler le bois, comme de nombreux artisans ou bricoleurs n’ayant pas les moyens d’ouvrir leur propre atelier, et cela n’existait pas dans la région. « Du coup, on s’est dit qu’on allait le faire ! » Avec Caroline, ils décident de monter ensemble « un projet a valeur sociétale, qui aurait du sens, et s’inscrirait dans les valeurs de l’ESS ». Le reste de l’équipe les rejoint très vite, chacun apportant ses envies et ses compétences.


Travail du bois et fabrication numérique, les deux concepts pourraient paraitre éloignés, et pourtant. Le lieu, l’atelier, et ses machines mutualisées sont une base idéale pour permettre à chacun de « s’amuser, se dépanner, créer. » De favoriser « l’émulation, l’intelligence collective » une fois les contraintes matérielles que rencontrent beaucoup d’entre nous dépassées. « Regrouper dans un même lieu toutes les forces créatives », c’est un objectif commun à beaucoup d’entrepreneurs de l’ESS, et c’est aussi un peu l’idée que l’on retrouve dans le concept de Fab Lab, que souhaitent mettre en place Les Copeaux Numériques au sein de leur atelier.Les projets pourront aller du petit objet aux réalisations de grande envergure, à la limite de l’architectural. Instruments de menuiserie et de découpe cohabiteront donc avec une imprimante numérique et autres outils spécifiques au travail du plastique (dans l’attente des futurs matériaux durables actuellement à l’étude !) sous le toit du local. Un espace de travail et un café culturel sont également prévus afin que chacun puisse échanger et « s’approprier le lieu ».


Ajoutons qu’une réflexion est menée autour de la provenance du bois, et la « valorisation des chutes en boucle fermée ou ouverte ». Toilettes sèches et chauffage à base des déchets sont par exemple évoqués.


Côté pratique, l’association prévoit une ouverture au public bien organisée de manière à  permettre à chacun de profiter du matériel et des formateurs sereinement et en toute sécurité. 4 résidences de jeunes entrepreneurs seront mises en place chaque année, facilitant le lancement de leur activité. Et les locaux seront mis à disposition librement, via une réservation sur internet, à quiconque en fera la demande. Avec, bien sûr, un accompagnement professionnel et personnalisé des fondateurs du lieu !


Tout cela ne sera bien sûr pas gratuit, pour le lieu soit viable, mais l’accessibilité reste le maître mot des fondateurs de l’association. 30€ pour adhérer et bénéficier de « l’accréditation machine », 8€ de l’heure pour avoir accès au matériel et aux conseils d’un formateur, 59€ les 3h de Workshop en repartant avec son objet/son étagère/sa table basse/(…) à la fin, 39€ l’heure de cours, et de 5 à 60€ l’heure d’accès à du matériel dans le Fab Lab, selon la machine. Des ateliers spécifiques pour les enfants seront également organisés. Gros plus : un véhicule utilitaire pourra être mis à disposition des usagers.


L’ouverture est prévue pour Avril 2016. Les 5 associés négocient actuellement un local en plein centre-ville de Rouen. Touchons du bois ! Car à en juger par le nombre de personnes de tous âges présentes, et de questions posées lors de la présentation, il y a fort à parier que la volonté affichée de favoriser « la réappropriation des gestes et des savoirs pour redonner aux gens de l’autonomie et l’envie de créer» trouvera vite un premier public, avant, on l’espère, de s’étendre au plus grand nombre.

Retrouvez Les Copeaux Numériques

(et soutenez leur projet !)

sur leur site internet

et sur Facebook

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