Le courrier des Maires
du 7 février 2014
Alors que « la démocratie participative » avait connu un fort regain d’intérêt dans les années 2000, le souffle semble retombé. Des pratiques et des rendez-vous de concertation avec les populations locales se sont installés, mais ils restent isolés. Pourtant, cette « co-élaboration » répond à une véritable demande des citoyens, dans un contexte de défiance vis-à-vis de l’action politique.
Les candidats aux municipales ont encore un mois pour déposer leur liste en préfecture mais d’ores et déjà, leurs programmes se dévoilent dans les tracts et réunions publiques. Au milieu des thèmes habituels – le logement, la propreté, la sécurité, la petite enfance… – apparaissent des notions telles que démocratie participative, budget participatif, co-construction, conseils de quartiers, instances de concertation, etc.
C’est le cas à Strasbourg (Bas-Rhin). L’équipe sortante du socialiste Roland Ries place au premier rang de ses engagements tenus celui d’une « restauration de la démocratie locale ». Les conseils de quartiers ont été relancés. Les projets ont fait l’objet de concertations avec les habitants et la commune a réalisé un travail tout particulier pour intégrer les jeunes dans ses processus de réflexion et de décision.
Même malmenée, la démocratie participative est revendiquée
Si l’opposante UMP, Fabienne Keller, ne reconnaît pas ce travail, elle semble toutefois elle aussi donner de l’importance à la participation des habitants dans le cadre de sa campagne. Celle-ci s’appuie sur un site internet et des réunions publiques intitulées « dites-moi tout », complétés d’ateliers thématiques ouverts à tous ceux qui souhaitent contribuer à la construction de son programme.
A Rouen (Seine-Maritime), le sujet est au centre du programme du Vert Jean-Michel Bérégovoy, principal opposant de gauche au maire sortant (PS) Yvon Robert. Les citoyens auront voix au chapitre dans tous les domaines, à travers des organes préexistants au rôle renforcé ou de nouvelles instances, promet le candidat écologiste. Bien qu’il fut un temps son adjoint à la démocratie participative, Jean-Michel Bérégovoy évoque sa volonté de « changement de gouvernance » en mettant en place une démarche de co-construction.