Évoqué au conseil municipal de Rouen, l’abattage des platanes de Saint-Gervais devrait être examiné par le tribunal administratif

Article de Paris Normandie du 12 juillet 2016

 

Conseil municipal. Les arbres de l’esplanade Saint-Gervais se sont invités dans les débats lundi soir. Et vont pousser jusque devant le juge.

 

Il y avait de l’ambiance avant-hier pour le dernier conseil avant les vacances. Avec en invités d’honneur, les défenseurs de l’environnement venus apporter à Yvon Robert leurs 7 183 signatures recueillies en quelques jours (et quelques concerts de la Région) sur la pétition demandant à la Ville de surseoir à l’abattage de 46 platanes sur le futur site de la foire Saint-Romain (lire notre édition du mardi 5 juillet).

En principe, une motion portée par les Verts aurait dû évoquer le même sujet. Seulement voilà, les mesures compensatoires évoquées dans ce texte ont failli faire s’étrangler les représentants associatifs. Du coup, elle a été retirée sans pour autant empêcher le débat.

 

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Référé-suspension

C’est donc Philippe Vue, d’Horizon Normandie nature environnement, qui a pris la parole pour évoquer cet abattage « illégal si l’on se réfère tout simplement au Plan local d’urbanisme de la Ville ». Et c’est d’ailleurs par ce biais que les défenseurs des arbres (et des deux espèces de chauve-souris qui y nichent) espèrent bien avoir gain de cause devant le tribunal administratif de Rouen. Pas plus tard qu’hier, ils y ont déposé une requête en référé-suspension pour « excès de pouvoir » de la part de la Ville de Rouen, soutenue implicitement par le Grand port maritime de Rouen, propriétaire des terrains.

Pour eux, c’est clair : sur ce site classé en zone UC par le PLU, la coupe d’un arbre à grand développement (tel que le platane) ne peut intervenir que si l’arbre est malade (ou risque de tomber) ou si un projet immobilier est programmé. « Aucune de ses conditions n’est remplie », assure Philippe Vue qui espère donc que le jugement du tribunal ira dans son sens… Et que la Ville ne tentera pas de le prendre de vitesse. D’ailleurs, quelques « citoyens » veillent sur le site chaque nuit pour éviter une coupe nocturne d’ici là.

 

 

Une vigilance qui devrait faire plaisir à l’adjointe à l’environnement, Françoise Lesconnec, émue à l’heure de prendre la parole hier soir, et sans doute déçue (au bas mot) par le comportement de ses amis socialistes qui s’étaient bien gardés de la prévenir (jusqu’à vendredi dernier selon ses dires) d’une telle mesure pour accueillir les manèges.

[Pour compléter l’intervention de Melle Lesconnec :

 » le caractère irréversible de la destruction de ces écosystèmes qui ne peuvent pas être compensés  »  » J’ai pris  contact avec F.Hallé  – qui était venu célébrer avec nous l’adoption de la charte de l’arbre –  et il a été consterné par cette nouvelle en totale contradiction avec les engagements de la Ville  » . » Si les compensations directes sont impossibles , je ne doute pas , comme vous vous y êtes engagé M.le Maire, que nous saurons ensemble – en s’attachant l’ expertise  scientifique d’un(e) écologue –  trouver des mesures de compensation indirectes en matière de place de la nature en ville « . « C’est à l’événement de s’adapter à l’environnement et pas à l’environnement de s’adapter à l’événement », a-t-elle conclu, sous les vifs applaudissements de la salle.]

 

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