Communiqué de presse du 13 janvier 2017
Notre société connaît depuis des années un taux important de chômage qui est devenu structurel. Pour lutter contre la destruction d’emploi, il faut créer des emplois ancrés dans le territoire et non délocalisables.
L’Economie Sociale et Solidaire est l’une des réponses au chômage. Des biens et des services sont produits localement avec une finalité davantage tournée vers la plus-value sociale et/ou environnementale que vers la recherche du profit financier, tout en recherchant un modèle économique viable dégageant des bénéfices réinvestis dans le projet. L’ESS crée plus de 100.000 emplois / an en France *.
À Rouen, comme sur la Métropole Rouen Normandie, nous avons pu le constater lors de la journée ESS organisée par la ville de Rouen le 30 novembre dernier : les porteurs de projets ESS sont nombreux sur notre territoire et de plus en plus de structures émergent en créant de nombreux emplois locaux d’utilité sociale et environnementale.
L’ESS représente aujourd’hui 10% de l’emploi de la Normandie*. Les nouveaux élus régionaux normands restent très vagues quant à leur politique ESS et cela nous inquiète particulièrement.
En effet, La région est responsable de la définition des orientations en matière de développement économique (art. 2 de la loi NOTRe). Pour ce faire, elle élabore un schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII) qui définit notamment les orientations en matière de développement de l’économie sociale et solidaire. La Région reçoit une compétence exclusive pour définir les régimes d’aides et pour décider de l’octroi des aides aux entreprises dans la région, y compris à des entreprises en difficulté. Et de manière nouvelle, les actes des autres collectivités territoriales et de leurs groupements, donc la Ville de Rouen et la Métropole Rouen Normandie, doivent être compatibles avec le SRDEII.
En Ile de France, les nouveaux élus régionaux de droite viennent de décider de ne plus subventionner l’Atelier (Centre régional de ressources de l’Economie Sociale et Solidaire d’Île de France). Ce dernier est contraint de mettre la clef sous la porte et d’arrêter son aide aux créateurs d’emploi ESS, ce qui est dramatique au regard du contexte de chômage accru.
Lors de la journée Ess du 30 novembre à Rouen, Stéphane Martot conseiller municipal délégué en charge de l’ESS, a questionné la Région sur sa politique exprimant que l’attente était forte sur notre territoire.
Lors du dernier conseil métropolitain, ce dernier est à nouveau intervenu pour questionner la Région sur sa politique ESS. La droite n’a pas répondu !
La nouvelle équipe régionale a décidé de suspendre le dispositif Eco-Région solidaire qui permettait aux porteurs de projet de bénéficier d’un soutien budgétaire pour financer leur étude de faisabilité qui leur permettait de travailler sur la faisabilité économique de leur projet.
Si bien entendu tout dispositif d’aide publique mérite toujours d’être évalué, ce dispositif aidait concrètement les projets à émerger. Le supprimer sans annoncer d’autres perspectives est inquiétant.
Pour ce qui concerne la ville de Rouen, celle-ci a décidé de renforcer cette politique en doublant son budget consacré à l’ESS. Nous faisons notre part, la METROPOLE également en décidant de se consacrer à l’aide à l’immobilier pour ce secteur.
Nous réaffirmons la nécessité de soutenir fortement l’ESS, qui est un secteur porteur d’emplois aujourd’hui. Et pour ce faire, la région est incontournable.
Le désengagement des régions de droite concernant l’ESS est un très mauvais signal qui nous inquiète et nous demandons que la région Normande se mobilise sur ce sujet en mettant en œuvre concrètement une politique de développement de l’ESS qui manque à ce jour.
Au-delà des déclarations d’intention très générales de la part de la Région, quelle est la politique concrète mise en place par celle-ci pour soutenir et développer un secteur de l’économie qui prouve tous les jours sa capacité d’action sur nos territoires ?
L’Economie Sociale et Solidaire qu’est-ce que c’est ? *
L’économie sociale est née au 19e siècle de la volonté de guider la production des biens et des services à partir des besoins de tous et non de l’intérêt de quelques-uns. Il s’agissait également d’appliquer aux activités économiques les principes démocratiques, comme le principe « une personne = une voix », lors des assemblées générales d’actionnaires. L’expression « économie sociale » désigne désormais communément l’ensemble des structures (les coopératives, les mutuelles, les associations, qui sont particulièrement actives dans la protection sociale complémentaire, l’assurance, les banques, l’action sociale, l’éducation populaire, le sport, la culture, l’agriculture…
L’économie solidaire apparaît dans les années 70, dans un contexte de chômage de masse, de montée des exclusions et de recherche d’un nouveau mode de développement. Des activités économiques alternatives voient alors le jour. C’est ainsi qu’apparaissent et se développent notamment le commerce équitable, l’agriculture biologique et les circuits courts du producteur au consommateur, les systèmes d’échanges locaux (SEL), les structures de l’insertion par l’activité économique (IAE)…
Les chiffres clés de l’ESS *
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