Débat sur le chef lieu provisoire de la Normandie_Conseil Municipal

Conseil Municipal du 1er juin 2015

Intervention de Stéphane Martot

La loi du 16 janvier 2015 dans son article 2 a prévu de fixer le chef-lieu provisoire des nouvelles régions par décret avant le 31 décembre 2015,  après avoir pris l’avis de la ville pressentie.

C’est donc ce que nous faisons aujourd’hui où nous devons nous positionner sur ce sujet et décider si la ville de Rouen peut être ce chef-lieu provisoire de la nouvelle  région Normandie.

Avant cela je souhaite dire quelques mots au nom de mon groupe sur la réforme territoriale que nous sommes en train de mettre en œuvre sur nos territoires.

Vous le savez, notre groupe défend un renforcement des régions. Et si nous avons déploré la manière de faire un peu désinvolte du gouvernement qui nous a sorti un jour, à la va vite , ces cartes des nouvelles régions fusionnées, qui passent de 22 à 13 , nous souhaitons cette nouvelle phase de la décentralisation , pas pour faire des économies et de l’austérité, non , mais pour répondre aux problématiques que nous constatons tous, élections après élections, c’est-à-dire ce constat d’une démocratie malade , qui a besoin de renouvellement, de réorganiser ses compétences pour répondre aux problématiques auxquelles sont confrontés nos concitoyens : ils veulent de l’emploi, se déplacer, avoir accès à la culture, au sport, a l’éducation, à la santé, dans un environnement protégé .

Face à ces problématiques économiques, démocratiques, sociales, culturelles et écologiques, pour répondre aux mutations de notre société,  nous devons bousculer notre république, notre 5eme république un peu fatiguée.

Alors, le gouvernement a décidé de fusionner la haute et la basse  Normandie en une Normandie.Nous le disons clairement : nous sommes pour et heureux de vivre cela.

Nous sommes dans la phase de mise en œuvre, concrète, cela n’est pas simple mais c’est parti. Il y a certes une certaine improvisation dans la façon de faire, il pourrait y avoir plus de débat sur le terrain …

Mais au moins, plutôt que de parler de la Normandie sur les plateaux de télé, plutôt que de faire des déclarations d’intention, plutôt que de faire des envolées lyriques sur la Normandie comme la fait la droite pendant de nombreuses années, surtout l’udi d’ailleurs, pour être juste, ils avaient fait la même chose en nous parlant du métro à Rouen pendant 20 ans sans jamais le réaliser, et bien la gauche, dans le débat nécessaire et qui devrait être plus large, met en œuvre concrètement cette  fusion.

Alors bien sûr, encore beaucoup de chemin est à parcourir, mais le débat doit s’ouvrir vraiment, doit avoir lieu avec les citoyens, car pour l’instant, ce débat est trop confiné.

Bien entendu, les futures élections régionales vont créer le débat, et c’est une bonne chose.

A l’occasion de cette réforme, une quinzaine de géographes ont décidé de réfléchir à cette réorganisation territoriale  et je vous invite à lire leurs écrits, et en préparant cette intervention, j’ai pu prendre connaissance de ce texte où ces mêmes géographes nous indiquent que poser la question dès le début de la capitale, sujet politique et symbolique, qui focalise tout n’était pas nécessairement la bonne façon de procéder, qu’il était plus pertinent, de se poser la question de la répartition des compétences, des synergies entre Rouen, Caen et Le Havre.

Il nous faut une logique réellement régionale.  visiteur régulier de l’ensemble de la Normandie, Caen , ses galettes-saucisses, son université ou son hôpital, les plages de Normandie, le sable de Trouville, les jardins suspendus du Havre et son port, Rouen et La Seine, sa cathédrale , sa métropoles, bref…nous devons sortir des logiques de concurrences pour favoriser les coopérations, la question du rôle des différentes agglomérations dans notre nouvelle région doit être prise en compte en respectant l’ensemble des territoires fusionnés.

Nous devons répartir de façon équitable les lieux de prise de décisions, en fonction des compétences locales, car nous devons construire un avenir commun à cette Normandie.

Et donc, pour l’heure, nous soutenons la proposition de voir Rouen désignée chef-lieu provisoire , avec la volonté de travailler davantage avec les villes  de Caen et du Havre pour construire cet avenir commun.