Sur la délibération concernant le vote de la subvention de 30 000 euros au Rouen Yacht Club au Conseil Municipal du 29 janvier 2020 :
« J’interviens ici pour la traditionnelle explication de vote concernant la subvention aux 24 heures motonautiques. Concernant cet événement, et c’est aussi valable sur d’autres sujets comme par exemple le contournement Est, cela fait l’objet d’un positionnement réfléchi et argumenté qui est déterminé par notre regard d’écologistes sur la société. Ici, point de doute conjoncturel, de revirement de vote à quelques semaines de l’élection municipale, nous pensons toujours que cet événement sportif est daté. Qu’il est le symbole du XXe siècle et qu’il nous faut tourner la page, collectivement, des 24 heures motonautiques, qui furent un événement populaire. J’en étais, quand j ‘étais gamin. Mais la fréquentation en berne montre que les Rouennais, eux, ont déjà tourné la page des 24 heures motonautiques.
La subvention qui fait l’objet de cette délibération a beaucoup baissé, à notre demande, notamment. Elle est passée, depuis 2012, de 100 000 euros, à 56 000 en 2015 puis 30 000 euros aujourd’hui. Cet événement n’est plus populaire. Il ne sera jamais écologique. C’est le symbole du gaspillage de carburant qui pollue la Seine et toutes les opérations de communication des organisateurs autour de l’écologie, comme le nettoyage des bords de Seine, ne sont que du « green washing ». L’équipe des 24 heures motonautiques ne peut pas se glorifier de nettoyer ce qu’elle a sali.
La Seine mérite une grande fête populaire dont les valeurs seraient en lien avec les enjeux du XXIème siècle, de la transition énergétique, et de la défense du climat. C’est ce que nous défendons avec constance depuis maintenant plus de 20 ans.
Je conclurai mon intervention en citant un extrait de l’appel que nous avions lancé le 16 décembre 2009. C’était il y a un peu plus de 10 ans. Nous l’avions appelé : « appel authentique contre les 24 heures motonautiques ». Et c’était pendant la conférence de Copenhague sur le climat. Qui avait lieu en 2009. Je cite juste un extrait que nous écrivions en 2009 :
« La Ville ne doit plus cautionner cette manifestation issue du siècle du pétrole à bas prix, dévoreuse de carburant, fortement émettrice de C02 et responsable d’une pollution sonore ininterrompue contraignant de nombreux Rouennais à déserter leur domicile pendant l’épreuve. De plus, cette manifestation est d’un apport nul pour les commerces locaux légitimement fermés lors de ce week-end du 1er mai. Préparons une véritable fête populaire autour de la Seine. L’exemplarité écologique suppose que la Ville réoriente le budget consacré aux 24 heures motonautiques vers l’organisation d’une fête populaire autour de notre fleuve, la Seine, valorisant les énergies renouvelables, la batellerie, les associations de protection et de découverte de l’environnement, en y associant les clubs sportifs locaux, de loisirs nautiques doux, et les associations locales les associations culturelles locales. »
Vous observerez la constance de notre argumentaire sur le fond, quels que soient nos scores électoraux. Nous avons toujours défendu cette position. Bien entendu, je formule le vœu que cette subvention ne soit pas accordée et qu’elle ne soit pas à l’ordre du jour de notre Conseil Municipal l’année prochaine. Et c’est chose possible dans la mesure où tous les candidats à l’élection municipale à venir se déclarent écologistes. Il est donc temps, chers collègues, de passer de la parole aux actes.
Merci à vous. »
Stéphane MARTOT